Connaissez vous la Corée ?

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PATRIMOINE ET TOURISME10 lieux et paysages sud-coréens incontournables

16/03/2023

En ce début de printemps 2023, notre équipe souhaite vous présenter selon elle, les paysages les plus incontournables de la Corée du Sud ! Si le pays du matin calme est réputé pour ses quartiers animés et ses grandes tours en bord de mer, il prt&eacut...

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En ce début de printemps 2023, notre équipe souhaite vous présenter selon elle, les paysages les plus incontournables de la Corée du Sud ! Si le pays du matin calme est réputé pour ses quartiers animés et ses grandes tours en bord de mer, il prtésente aussi tout un tas d'autres atouts.

Le mont Jirisan

Le mont Jirisan est la montagne la plus haute et la plus étendue de Corée du Sud continentale. Il offre un panorama splendide avec ses nombreux pics pittoresques dont le Cheonwangbong qui culmine à 1 915 m, le Nogodan et le Banyabong. Son paysage de crêtes et de vallées s’étend sur 40 km d’est en ouest. Cette montagne s’étend sur trois provinces, Jeollanam-do, Jeollabukdo et Gyeongsangnam-do, et ses forêts représentent 20 % des ressources forestières de Corée. Il a été officiellement désigné comme le premier parc national de Corée (1967).

Situé à l’extrême sud du Baekdu Daegan, une grande chaîne montagneuse qui forme l’épine dorsale de la péninsule coréenne, le Jirisan s’étend sur toute la Corée, du mont Baekdusan à l’extrême nord du pays jusqu’au sud dont il caractérise la géographie. Ce mont majestueux aux forêts denses est l’habitat naturel d’espèces rares de la faune et de la flore comme le porte-musc de Sibérie, le goral de Corée, le bouleau d’Asie et l’azalée royale.



Le mont Seoraksan

Troisième plus haute montagne de Corée du Sud après Hallasan et Jirisan, le mont Seoraksan est situé au centre de la grande chaîne montagneuse du Baekdu Daegan, qui forme l’épine dorsale de la péninsule coréenne, avec son plus haut sommet, le pic Daecheongbong (1 708 m) qui surplombe toute la côte est de la Corée. Ses sommets escarpés, ses falaises aux formes grotesques et ses vallées profondes aux eaux cristallines l’ont fait comparer au mont Geumgang, la « Montagne de diamant » dans le Nord, depuis longtemps admirée comme la montagne aux vues époustouflantes de Corée. Le mont Seoraksan s’étend sur une vaste zone au centre-est de la péninsule coréenne, divisée en trois parties, Oeseorak (la montagne enneigée extérieure) à l’est du pic de Daecheongbong, Naeseorak (la montagne enneigée intérieure) à l’ouest, et Namseorak (la montagne enneigée du Sud) où l’on trouve les célèbres eaux thermales d’Osaek. Par ailleurs, c’est là-même que la rivière Namdaecheon prend sa source. Elle traverse la région de Yangyang pour se jeter dans la mer de l’Est. Les fleuves Bukhan et Soyang coulent en direction de l’ouest pour se jeter dans le fleuve Han, qui traverse Séoul. Le mont Seorak abrite nombre d’espèces locales ou menacées telles que la truite de Mandchourie, le cyprinoïde de Corée, la campanule diamant (geumgang chorong) et l’edelweiss. La montagne a été aménagée en Parc national en 1970 et a été inscrite en 1982 au réseau mondial des réserves de biosphère par l’UNESCO. Elle abrite, par ailleurs, de nombreux témoignages du patrimoine historique, culturel et naturel, parmi lesquels des temples bouddhiques tels que les Baekdamsa, Sinheungsa et le Bongjeongam, qui est l’un des cinq temples abritant les reliques de Shakyamuni, le Bouddha historique, le rocher Heundeulbawi et le rocher Ulsanbawi, une falaise majestueuse de 873 mètres. Le mont Seoraksan est célèbre pour ses paysages d’une beauté à couper le souffle formés par ses sommets, ses vallées encaissées, ses rochers aux formes grotesques et ses temples bouddhistes qui attirent tous les ans des millions de randonneurs venant de tout le pays. En même temps, Seorak-dong, une ville touristique située au pied de la montagne et y donnant accès, offre de nombreuses possibilités d’hébergement et de centres de loisirs constituant un environnement propice pour les touristes et les randonneurs. Le tourisme au mont Seorak est typiquement associé à la présence de l’Observatoire de l’unification de Goseong, situé à l’intérieur de la zone démilitarisée et de la côte est.


Mont Namsan et Mont Bukhansan

Le mont Namsan, une montagne de 262 mètres de haut située au cœur de Séoul, abrite de nombreux sentiers de randonnée attrayants, appréciés par les citoyens de Séoul depuis des centaines d’années. La montagne est dense avec des arbres qui fournissent une abondance d’air frais et des fleurs toute l’année.

En marchant le long des sentiers, il faut environ 1 heure pour atteindre le sommet par l’un ou l’autre des sentiers. Au sommet de la montagne se trouvent la Namsan Seoul Tower (ou N Seoul Tower) et un pavillon octogonal. Il existe également un panneau indiquant le « centre géographique de Séoul ». Les visiteurs peuvent également prendre des bus ou des télécabines écologiques pour se rendre au sommet.

Il y a également une balise historique utilisée pour les communications longue distance au cours de la période Joseon (1392-1910). Plusieurs institutions culturelles telles que le Théâtre national de Corée, la Bibliothèque municipale de Séoul et le village Hanok de Namsangol sont situées au pied de la montagne. Le parc national Bukhansan dans les quartiers nord de Séoul offre également des lieux populaires pour différentes activités de plein air telles que la randonnée et l’escalade, en particulier.


Fleuves de corée

Deux importants cours d’eau prenant leur source dans la région montagneuse du centre-est de la péninsule coréenne se rejoignent pour donner naissance au Hangang, ou le fleuve Han, qui traverse Séoul avant de se jeter dans la Mer de l’Ouest.

Les fleuves ont fourni de l’eau à l’ensemble des champs et des usines dans la capitale et dans ses environs ainsi que de l’eau potable à plusieurs villes dans cette zone, parmi lesquelles Séoul. Les fleuves sont aménagés avec plusieurs barrages destinés notamment au contrôle des inondations et à la production d’électricité.

Le fleuve Nakdong est le plus long fleuve de la péninsule coréenne : il parcourt 520 km à travers les provinces du Gyeongsangbuk-do et du Gyeongsangnam-do avant de se jeter dans la mer du Sud. Son estuaire est formé par l’Eulsukdo, un large delta aux roseaux abondants, formant la plus importante réserve d’oiseaux d’Asie.

Le Geumgang et le Yeongsangang sont d’autres fleuves importants. Elles alimentent en eau le plus grand grenier du Sud-Ouest. Les fleuves Imjingang, Mangyeonggang et Seomjingang constituent, par ailleurs, d’importantes sources d’eau pour le reste de la Corée.


Île de Jeju

Jejudo, la plus grande île de Corée (73 km environ d’est en ouest, 31 km du sud au nord), est située dans le détroit de Corée, au sud-ouest de la Corée continentale. L’île, de forme ovale, préserve un patrimoine culturel d’une grande richesse qui est différent de celui de la Corée continentale.

Il s’agit également de la seule province de Corée dans laquelle les oranges poussent dans des conditions naturelles, apportant ainsi un revenu important pour de nombreux foyers depuis les années 1960. C’était une destination de lune de miel extrêmement populaire pour les Coréens continentaux pendant les années 1970-1980. Depuis, c’est devenu l’une des principales attractions touristiques, attirant des centaines de milliers de touristes des pays voisins, comme le Japon et la Chine. En 2006, le gouvernement coréen, souhaitant faire de l’île de Jeju une zone de libre échange, lui a accordé le statut de province autonome spéciale. Elle est désormais un lieu très populaire pour les rencontres internationales, y compris les rencontres au sommet. Jejudo a été formée suite à une série d’éruptions volcaniques et est caractérisée par une topographie volcanique constituée de 368 oreum (cônes parasites) et près de 160 coulées de lave.

Ce patrimoine naturel unique a donné lieu à l’inscription de l’île au réseau mondial des réserves de biosphère par l’UNESCO en 2002, à l’inventaire du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2007 et au réseau mondial des parcs géologiques en 2010. La reconnaissance mondiale de Jejudo au patrimoine naturel vise à favoriser la promotion de la valeur de l’île, qui devient ainsi une destination touristique et l’un des atouts-clés de la Corée en matière d’environnement.

La culture de Jeju Haenyeo (plongeuses) a été inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO en 2016. L’île de Jeju est en effet mondialement reconnue non seulement comme une destination touristique prisée, mais également comme une « île de trésors environnementaux et culturels ».

Hallasan, un volcan éteint, s’élève du centre de Jejudo à une hauteur de 1 950 mètres, ce qui en fait ainsi l’un des plus hauts sommets de la Corée du Sud. La montagne abrite plus de 1 800 espèces de plantes alpines qui choisissent leur habitat en fonction de l’altitude et présentent une végétation d’une grande variété. La montagne est dans l’ensemble formée de basalte et comporte des versants abrupts sur sa face sud et plus doux côté nord. Elle comporte en son sommet un lac formé dans le cratère, le Baengnokdam, avec plus de 50 cônes parasites disséminés alentour.

Le cône de tuf de Seongsan, l’Ilchulbong, situé à l’extrémité est de Jeju, est probablement l’attraction touristique la plus populaire de l’île. Ce pic volcanique de 182 mètres évoque un immense amphithéâtre avec son centre profond en forme de cuvette, recouvert de roseaux et bordé de falaises rocheuses. De nombreux visiteurs comparent également ce site de célébration du lever du soleil, désormais classé monument naturel, à un château fortifié imprenable ou à une tiare élevée formant un cercle complet.

Parmi les autres attractions clés reflétant les merveilles naturelles de Jeju figurent la grotte Yongcheondonggul, située à Woljeong-ri, Gujwa-eup, qui combine de façon exceptionnelle les caractéristiques à la fois des grottes en calcaire et des tunnels de lave, les grottes en calcaire d’Hyeopjae et de Pyoseon et les forêts de Gotjawal, qui se sont formées dans les zones rocheuses résultant d’une éruption volcanique.

Ces forêts offrent un habitat naturel unique pour les plantes rares, dont quelques-unes sont adaptées aux climats froids alors que d’autres sont typiques des zones tropicales ou subtropicales.

Ces forêts intactes et densément boisées sont souvent appelées les « poumons de Jeju ». Dolhareubang, les statues emblématiques sculptées dans du basalte poreux (roches volcaniques), sont également des souvenirs populaires.

Pour certains touristes coréens, Jeju est remarquable en raison de sa juridiction sur la partie la plus au sud du territoire coréen, une petite île nommée Marado située à près de 10 km de sa côte sud-ouest, et Ieodo, un rocher immergé de 4,6 mètres au-dessous du niveau de la mer, situé à 149 km au sud-ouest de Marado, à l’emplacement de la station de recherche océanique d’Ieodo.


Ulleungdo et Dokdo

Située à environ 130 km à l’est de la péninsule coréenne, Ulleungdo est une île volcanique de près de 72 km2 bordée de falaises rocheuses escarpées et surmontée d’un bassin (nommé bassin Nari). Elle est associée historiquement à un groupe d’îlots rocheux nommés Dokdo, situés à 87,4 km de sa côte sudest, et formant ainsi la partie la plus orientale du territoire coréen. Désormais gardée par les garde-côtes, Dokdo comporte deux grands îlots rocheux et quatre-vingt neuf petits rochers et accueille soixante-dix espèces végétales même si la plupart des îlots sont arides. Elle a été retenue pour abriter en 1982 la zone de nidification d’oiseaux de Dokdo et a été désignée comme monument naturel n° 336 puis zone de protection de Dokdo en 1999.


Hallyeosudo (parc marin national de Hallyeohaesang)

La zone des bords de mer de Yeosu, de la province du Jeollanam-do, jusqu’à Hansando du Gyeongsangnam-do, a été louée de longue date pour ses paysages marins d’une beauté à couper le souffle caractérisés par des eaux d’un bleu intense, des îles de toutes les tailles, des falaises rocheuses aux formes fantastiques et des littoraux spectaculaires. La zone est également connue pour être l’habitat de différentes espèces marines et est devenue le premier parc marin national en 1968.

Yeosu, l’une des principales villes industrielles de Corée, dans laquelle s’est tenue l’Exposition mondiale de 2012, compte parmi les attractions touristiques les plus populaires du parc marin national telles que Odongdo, un îlot recouvert de camélias, de belles côtes et des sites historiques associés aux victoires de la flotte de la dynastie Joseon, sous le commandement de l’amiral Yi Sun-sin, contre les forces japonaises qui ont envahi la Corée en 1592. Une nouvelle attraction est venue s’ajouter en février 2013, avec l’ouverture du pont Yi Sun-sin, l’un des quatre plus grands ponts, reliant deux des plus grandes villes industrielles de la zone, Yeosu et Gwangyang.


Île de Nami

L’île de Nami – située à 3,8 km au sud de Gapyeong-gun, dans la province du Gyeonggi, au centre d’un grand lac artificiel créé par le barrage de Cheongpyeong, construit en 1943 – est devenue une attraction touristique très importante auprès des fans de la hallyu (vague coréenne) en Asie grâce au succès spectaculaire de la série télévisée Winter Sonata filmée en partie à cet endroit. L’île comporte de nombreux arbres parmi lesquelles le pin pignon coréen, le métaséquoïa, le bouleau blanc et le ginkgo, créant de nombreux sentiers naturels romantiques. Outre la randonnée, l’île offre aux visiteurs des lieux et des installations pour réaliser différentes activités intérieures et extérieures parmi lesquelles des parcours cyclistes, des galeries d’art, des musées, des ateliers d’artisanat, des bungalows et des campings.


DMZ

La fin de la Guerre de Corée en 1953, suivie par la signature de l’Accord d’armistice de Corée, a abouti à la création de la Ligne de démarcation militaire (MDL) et de la Zone démilitarisée de Corée (DMZ), de près de 250 km de long et de près de 4 km de large, soit 2 km côté sud et 2 km côté nord. La partie occidentale de la DMZ comporte un village rural nommé Daeseongdong, plus connu sous le nom de « Village de la paix » chez les Coréens du Sud.

L’accès des civils à la zone démilitarisée est normalement limité, mais il est autorisé pour ceux qui reçoivent un permis délivré par l’armée. Il en va de même pour les touristes étrangers.

L’interdiction d’accéder à la DMZ au cours des 60 dernières années a contribué à garder intact l’environnement, une qualité pour laquelle elle a attiré ces derniers temps l’intérêt des scientifiques et des personnes préservant l’environnement dans le monde entier.

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CULTUREHanok : La maison traditionnelle coréenne

03/03/2023

Les Coréens ont mis au point des techniques architecturales uniques pour construire des logements bien adaptés au milieu naturel environnant, offrant ainsi une meilleure protection aux habitants. Un trait distinctif du hanok est un système de chauffage au sol appelé ondol...

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Les Coréens ont mis au point des techniques architecturales uniques pour construire des logements bien adaptés au milieu naturel environnant, offrant ainsi une meilleure protection aux habitants. Un trait distinctif du hanok est un système de chauffage au sol appelé ondol. Signifiant littéralement « pierres chaudes » et développé au cours de la période préhistorique, l’ondol fait référence au système de canaux passant sous le sol en pierre d’une pièce à travers laquelle la chaleur est délivrée depuis le foyer de la cuisine. Il est également conçu pour aspirer efficacement la fumée par les passages souterrains reliés à la cheminée.

Un autre élément important de la maison coréenne traditionnelle est la salle centrale (maru) utilisée à des fins multiples. La pièce est généralement plus grande que les autres et est surélevée pour permettre à l’air de circuler librement, créant ainsi un cadre de vie agréable pour affronter les chaleurs estivales. Le système intelligent combinant ondol et maru fait de la maison coréenne traditionnelle un espace de vie confortable pour ses résidents, non seulement pendant les hivers rigoureux, mais aussi pendant les étés très chauds. Le toit est généralement recouvert de tuiles de céramique ou de chaume. Alors que la plupart des tuiles sont gris foncé, certaines présentent des couleurs plus vives, comme en témoigne par exemple la résidence officielle du président coréen, Cheongwadae, qui signifie littéralement « maison bleue » car, comme son nom l’indique, elle est recouverte de tuiles bleues.

Alors que les maisons coréennes traditionnelles sont généralement des structures en bois, elles peuvent survivre aussi longtemps que d’autres bâtiments construits avec d’autres matériaux si elles sont correctement entretenues. Le hall Geungnakjeon du temple Bongjeongsa à Andong, dans la province de Gyeongsangbuk-do, est présumé avoir été construit au début des années 1200. Il s’agit du plus ancien bâtiment en bois de Corée. Les Coréens préféraient un site protégé par des collines ou des montagnes sur trois de leurs côtés, avec un ruisseau ou une rivière passant devant, offrant ainsi un accès facile à l’eau. Les maisons construites dans un tel lieu créent une grande harmonie avec l’environnement, attirant de plus en plus de touristes, non seulement coréens mais aussi étrangers.

De nos jours, plus de 60 % de la population de Séoul vit dans des appartements modernes, mais il est intéressant de noter que ces grands immeubles à plusieurs étages sont presque tous dotés d’un système de chauffage inspiré du système d’ondol séculaire. De même, les maisons individuelles nouvellement construites dépendent également de l’héritage du système ondol consistant à chauffer le sol, bien que les passages de chaleur traditionnels soient maintenant remplacés par des tuyaux métalliques sous le sol avec de l’eau courante chauffée au gaz ou à l’électricité. Ce système de chauffage a commencé à être exporté vers d’autres pays subissant de grandes variations de température.

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CULTURELes alcools en Corée, ou le reflet d’un monde et d’une société

08/02/2023

« Quand chez vous, l’alcool sera prêt, invitez-moi sans faute. Quand au pavillon de chaume, les fleurs seront écloses, c’est moi qui vous inviterai. Je voudrais qu’ensemble nous causions cent ans des choses paisibles de la vie ».*   L’alcool, u...

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« Quand chez vous, l’alcool sera prêt, invitez-moi sans faute. Quand au pavillon de chaume, les fleurs seront écloses, c’est moi qui vous inviterai. Je voudrais qu’ensemble nous causions cent ans des choses paisibles de la vie ».*

 

L’alcool, une habitude ancrée dans la tradition coréenne

L’alcool en Corée, c’est une culture en soi, pour le meilleur et pour le pire. Il est largement responsable des violences conjugales ou des tapages nocturnes, voire des scènes d’ébriété en pleine rue, dans la nuit à Séoul. Le ministère de la santé ne s’y est pas trompé, lui qui cherche à diminuer la teneur en alcool des boissons alcoolisées en vente sur le marché, cherchant aussi à normaliser la production de celles-ci, tout en essayant de limiter autant que faire se peut la diffusion de la consommation d’alcool dans toute la société au fil du changement des générations et des mentalités. Dans le droit fil de la Chine, l’alcool en Corée renvoie au départ à un univers avant tout masculin. Il est en vogue à tous les niveaux de la société, comme en témoigne la fin de la dynastie Silla, au 10e siècle, où le roi Gyeongae et sa cour sont surpris à Gyeongju par les soldats de Baekje en train de jouer au jeu des coupes flottantes dont témoigne encore le Poseokjeong aux pieds du mont Namsan. Le jeu à l’origine chinoise consiste pour chaque participant à composer un poème, une fois vidée sa coupe, qu’il met à flotter sur la rivière artificielle aux contours sinueux. Ce qui était prévu comme un moment de détente, de plaisir érudit, se transforme en tragédie sanglante puisque tous se font impitoyablement massacrer. Sous la période suivante, la dynastie Goreyo (10e – 14e siècle), les céladons sont un parfait exemple de ce goût pour l’alcool, avec ses bouteilles à la panse arrondie ou ses maebyeong dont la forme dérive de celle du meiping chinois. À l’époque Joseon, au 18e siècle, les scènes de genre de Shin Yunbok décrivent les parties de campagne qu’organisent les jeunes yangban plus ou moins désœuvrés de la haute société, entre alcool et gisaeng. Ces évocations, peintes avec un très grand réalisme, montrent la place croissante que prend la femme, jusqu’alors peu visible, dans la société coréenne. L’alcool sous la période Joseon reflète ainsi un monde encore très largement rural, même s’il est apprécié des lettrés, et sa production est très souvent locale. Au 20e siècle, avec l’industrialisation fulgurante, il devient un phénomène urbain et gagne le tout nouveau prolétariat et les milieux étudiants, sans que la qualité des produits soit toujours réellement contrôlée.

 

Pojangmacha, au hasard de la nuit

L’alcool est d’abord une rencontre ou encore un refuge, une fuite, une échappée. Il traduit les rapports entre amis ou bien entre collègues, véhiculant un code et un rituel gestuel, issu des temps passés, tout droit venu de la période Joseon. On ne se sert pas seul. On attend d’être servi. Les verres sont petits, se tiennent de la main droite, et le geste pour soutenir le verre évoque le costume des yangban, quand la main gauche soutient quasiment le bras droit comme pour retenir la manche trop ample de la robe. Si celui qui vous offre l’alcool vous est supérieur par l’âge ou la fonction, le verre se tient cette fois avec les deux mains. S’ensuit ensuite au fil de la rencontre tout un ballet de verres où il n’est pas étrange d’offrir son propre verre – une fois l’avoir vidé – à votre partenaire, en signe d’amitié, le remplissant bien sur en conséquence, ce qui déclenche très le vite le processus inverse. Ce ballet illustre aussi une vision hiérarchique où compte avant tout l’âge tout comme la position sociale ou bien professionnelle. Mais, à côté de ces rencontres normalisées au fil des événements, qui jouent tantôt les restaurants, tantôt les bars, les grands hôtels ou bien les « room salon », au gré des clientèles et de leur budget propre, existe un monde flottant, celui de l’errance, des rencontres improbables. Après la guerre de Corée (1950-1953), au temps de la reconstruction, sous le président Park Chung-hee, d’un pays ravagé par un conflit particulièrement meurtrier et très longtemps exsangue, la ville se peuple, au fil de la soirée, au détour de chaque rue, de gargotes temporaires et précaires, appelés pojangmacha. Ces restaurants ambulants sont protégés par une simple bâche plastique, le plus souvent grossière, et l’on s’y retrouve, au hasard de la nuit, pour manger et pour boire, à la lueur d’une lampe à pétrole, donnant à l’ambiance du quartier une atmosphère étrange où les formes de loin se détachent comme en ombre chinoise. À l’abri de la toile, l’univers, pourtant, est réellement magique, curieusement protecteur, situé comme hors du temps, en dehors de toute réalité, prétexte aussi parfois à des rencontres inattendues, puisque les gens de tous milieux s’y croisent. En Corée, en effet, on ne boit jamais seul et on ne boit pas sans manger.

 

L’alcool comme une chronologie

Les alcools étant particulièrement variés, il convient d’adapter à l’alcool retenu le plat d’accompagnement, anju (poulpe, porc pimenté, crêpes à base de légumes, bindaetteok ou pajeon). Aujourd’hui, dominent dans la consommation le soju, le makgeolli et la bière, même s’ils sont bien loin d’être exclusifs. Ces trois alcools d’ailleurs ont une histoire, comme aussi une audience, quelque peu différente. Le makgeolli renvoie aux origines de la Corée rurale au temps des Trois royaumes (1er – 7e siècle) ; le soju à la domination mongole au 13e siècle, plus ou moins démarqué de l’arak des Perses, quand la bière est introduite dans la péninsule dans les années 1920, sous mandat japonais. Quand le soju fait figure de boisson nationale, l’un des alcools les plus vendus au monde, le makgeolli et la bière gardent, toutefois, la faveur féminine, dans un contexte où l’alcool tend à se répandre au-delà du milieu masculin, dans la génération actuelle, pour cause de parité et de consumérisme, de revendication d’une place à part entièredans une société coréenne, trop souvent considérée comme machiste. Le soju, traditionnellement, est fabriqué à base de riz fermenté et distillé, même si, à la fin du 20e siècle, du fait d’une pénurie de production de riz, la composition a changé, et si des substituts ont remplacé le riz comme élément de base, avec au premier chef la pomme de terre, le blé ou bien la patate douce. Si les marques sont nombreuses, Jinro reste la firme la plus emblématique du marché en Corée. Le makgeolli, lui, n’est pas un spiritueux, mais un vin de riz légèrement pétillant, à l’apparence laiteuse, au goût acidulé et légèrement sucré. Quand le soju titre autour de 20°, le makgeolli, lui, ne s’élève guère au-dessus de 6 à 8°. Dans les années 1980, sa production était pour le moins erratique. Elle s’est désormais standardisée au point d’être devenue aujourd’hui un produit d’exportation à la qualité reconnue, dont la singularité contribue largement au succès. Quant aux bières, elles restent très légères et font figure de boissons plus « modernes », peut-être parce que moins fortes en alcool. À côté de Hite ou d’Oriental Brewery, est apparu récemment Kloud (Lotte). À noter aussi les mélanges qui ont le vent en poupe, par exemple le somaek mariant soju et bière.

 

Entre produits locaux et produits étrangers

Si le soju fait office d’une vodka douce, le maesilju, alcool à base de prune, très prisé dans le sud du pays, est, à sa manière, l’écho très atténué de la šljivovica serbe. Mais à côté, existent d’autres boissons : le jeongjong, soit la forme coréenne du sake japonais, est beaucoup moins violent que le koryanju à l’origine chinoise, comme l’est aussi le baemsul, où un serpent entier flotte dans le liquide ; il est aussi très éloigné de la finesse de goût d’un vin de riz fruité, de très grande qualité comme le beopju, reflet de la grande tradition yangban sous la Corée Joseon. Celui-ci se décline sur un mode bien plus fruste et plus industriel avec le dongdongju, lui-même à base de riz. Avec l’ouverture de la Corée au temps du roi Gojong, et notamment la création de l’Empire de Corée (1897-1910), les alcools étrangers font leur apparition et Pierre Loti souligne le choix très sûr des vins français, servis lors du dîner offert par le souverain, en l’honneur de l’escadre française, de passage à Séoul en 1901. Cet engouement pour le vin donnera lieu dans les années 1980 à la production d’un vin blanc très réussi, le majuang, à base de vin d’Alsace. Mais, après les Jeux olympiques de 1988, l’importation des vins étrangers l’élimine très vite du marché, d’abord avec les vins français, et plus récemment les vins italiens ou chiliens, souvent beaucoup moins chers. Si le cognac et le brandy sont prisés à la fin du 19e siècle, le whisky se diffuse après la guerre de Corée dans le sillage de l’armée américaine, dont la présence entraîne son lot de prostitution sur fond d’entremetteuses. C’est dans cette voie qu’est poussée Kyong-A, dans la nouvelle de Song Ki-jo, Malédiction (1970) 1 , par son amie Chong-sil, qui, sous prétexte de lui trouver un travail d’étudiant, la force à boire et la pousse à sa perte. « – Ce soir, il faut prendre un verre ! – Boire ?... – Tu ne bois pas d’alcool ? – … – Petite sotte ! Tu ne sais même pas boire ! Il va falloir s’y mettre ». Et Chong-sil de s’attaquer à une bouteille de Johnnie Walker ; « Quant à Kyong-A, elle ne sentait rien, sinon un goût amer et une sorte de brulure. Elle avait l’impression qu’on lui lacérait la gorge avec un couteau. L’alcool lui remontait jusque dans les narines. – Petite idiote ! Tu n’es même pas capable d’avaler ça ! ». Et Chong-sil de contraindre de force Kyong-A à boire de nouveau.

 

L’alcool comme mode de vie

Le goût des alcools forts occidentaux, yangju, est localement bien reçu au point de donner lieu dans les années 1975 à des moutures locales de gin ou de whisky, mais celles-ci seront vite balayées dans les années 1990 par l’introduction des produits étrangers quand la Corée s’ouvre à la consommation de masse, les Coréens, dans la haute société, préférant l’original à la copie. L’alcool en Corée a donc une longue histoire qui procède par accumulation et juxtaposition, les strates se succédant sans s’éliminer pour autant. Les parties entre hommes d’affaire à la mode japonaise ont toutefois progressivement cédé la place au retour des boissons coréennes et à leur diffusion dans la population, sur fond de reconstruction de l’histoire nationale2 . L’insamju, à base de ginseng, est ainsi fortement apprécié. Mais, comme l’illustrent les dramas coréens, qui voient s’accumuler un nombre impressionnant de bouteilles de soju, systématiquement vidées les unes après les autres, les soirées arrosées peuvent prendre une tournure excessive, d’autant que les Coréens ne tiennent pas si bien l’alcool comme ils aimeraient le croire, même si leur consommation dépasse celle des Russes. Santé se dit en Chinois ganbei, en japonais kanpai, en coréen geon bae, mais le terme en coréen pour désigner l’alcool, sul, rappelle curieusement le mot qui, en anglais, signifie l’âme — l'alcool ou l'âme de toute une société. C’est en effet un lien et un ciment social, un facteur de désinhibition pour échapper au stress du bureau ou de la vie quotidienne, un moyen d’aménager les rapports, en libérant la parole, dans un monde hiérarchique, où le groupe prime sur l’individu, officiellement du moins. Malheur, cependant, à celui qui est allergique à l’alcool, quand celui-ci tourne à l’obligation. Elément de cohésion, façon de s’intégrer, de s’affirmer aussi, il est un passage obligé et un marqueur social, Les séries coréennes se régalent à longueur d’épisodes de l’héroïne complètement ivre que raccompagne chez elle un prince charmant venu de nulle part. Elles se délectent aussi des longues conversations entre amoureux transis, qui livrent leurs secrets les plus intimes, en buvant de l’alcool, sous la tente d’un pojangmacha, même si ceux-ci sont en fait bien moins nombreux ces temps-ci à Séoul, du fait de l’urbanisation galopante.

 

L’alcool dans l’au-delà

L’alcool en Corée n’est pourtant jamais triste et conserve ses attraits même dans l’au-delà. Pris par une nuit de tempête, un vieux bossu se réfugie dans un temple désert quand soudain une bande de dokkaebi débarque. « Quand ceux-ci frappent ttak-ttak avec un bâton, des montagnes d’alcool, de viande, de gâteaux, de fruits et mille autres douceurs apparaissent et s’entassent »3 . D’abord tétanisé, puis bientôt fasciné par l’allure endiablée que prend vite la soirée, le bossu finit par entrer lui aussi dans la danse, à la plus grande joie des esprits. Les offrandes d’alcool font en effet partie du rituel lié au culte des ancêtres et à celui des morts et la table de pierre disposée devant le tumulus est là à cet effet. La grande fête pour cela est chuseok, à la pleine lune du 8e mois lunaire, le soir d’automne. Les esprits n’absorbant que l’essence même des choses, les offrandes une fois faites sont consommées sur place. À la froideur japonaise apparente, à l’exubérance chinoise, l’alcool est le meilleur moyen de dépasser la réserve coréenne, marquée par six siècles de confucianisme et l’étude des classiques chinois. En témoigne le lettré que dépeint Yi Kyong-yun (né en 1545), assis près d’une jarre à vin, avec son assistant 4. L’alcool est ainsi un fil conducteur de la vie en Corée, et chaque évènement est prétexte pour le voir apparaitre, au grand dam de ceux qui ne voient dans la péninsule que le pays du céladon bouddhique, ou de confucianistes austères, voire d’une K-pop survoltée et de la haute technologie, logique et rationnelle…

 

Notes : 1. Liberté sous clef, traduit par Roger Leverrier, éditions Léopard d’or, Paris, 1981, p. 183-184. 2. On peut citer à ce propos le classement en 1986 comme « Important intangible cultural heritage » d’alcools locaux, qui renverraient à la période Goryeo, comme le dugyeonju de Myeoncheon, aux valeurs médicinales, à base de riz et de pétales d’azalée, ou le munbaeju, au goût de poire sauvage, originaire de Pyeongyang, à base de millet, qui fut retenu lors du sommet intra-coréen, en 2000, pour porter les toasts officiels... 3. Tigre et kaki et autres contes de Corée, textes réunis et traduits du coréen par Maurice Coyaud et Jin-Mieung Li, éditions Gallimard, Paris, 1995, p. 119. 4. Encre sur ramie, Hoam Art Museum, Treasures of the early Choson dynasty (1392-1592), Hoam Art Gallery, Séoul, 1999, fig. 39.

 

Les alcools de Busan, un atout de plus pour la ville…

La candidature de Busan à l’Exposition Universelle de 2030 met actuellement cette cité côtière – et 2e ville de Corée – sous le feu des projecteurs. Excellente occasion donc pour faire un bref tour d’horizon des différents alcools qui font l’esprit de Busan. On peut tout d’abord citer le soju C1, présent sur le marché depuis 1996, ainsi que les plus récents Daeseon et Diamond, trois marques appartenant au groupe Daesun Distillery. La bière, artisanale de surcroît, n’est pas en reste, notamment avec les créations des brasseries Galmegi et Gorilla Brewing Company, situées non loin des fameuses plages de Haeundae. En outre, d’autres alcools basés sur des méthodes de fabrication artisanales ont récemment vu le jour, tels que le Ibagusul, fabriqué à partir de riz et de riz gluant fermentés, ou encore les étonnants Busan Natsul et Bamsul (respectivement « alcools de jour et de nuit »), mêlant riz et extrait de figuier d’Inde, et obtenus par fermentation à basse température. Si Busan est retenue comme ville candidate de l’Expo 2030, nul doute donc que les visiteurs du monde entier pourront faire de belles dégustations !


Par Pierre CAMBON Conservateur général / Musée national des arts asiatiques Guimet

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