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EXPOSITIONLa forme à venir

15/07/2024

Selon l'auteur, une œuvre réalisée dans sa forme complète et selon l'intention de son créateur atteint ce que l'on appelle < achèvement >. Par conséquent, une œuvre « inachevée > se situe à un stade antérieur &...

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Selon l'auteur, une œuvre réalisée dans sa forme complète et selon l'intention de son créateur atteint ce que l'on appelle < achèvement >. Par conséquent, une œuvre « inachevée > se situe à un stade antérieur à sa forme finale, n'ayant pu atteindre son aboutissement. Ainsi, dans quel contexte peut-on distinguer entre achèvement et inachèvement ? Quelle forme prend le processus avant l'achèvement? L'exposition < La forme à venir > propose de soulever ces interrogations et d'explorer le processus de création.


Le moment où une idée émerge et se concrétise en image, avant de se figer en tant qu'œuvre achevée, est jalonné de transformations successives. Entre l'ajout de concepts et les hésitations du pinceau en prévision de l'étape suivante, de nombreuses phases se succèdent. Cela révèle des pensées brutes et non raffinées, une imagination nourrie de formes instables, et l'attitude de l'artiste qui privilégie la signification à un stade encore invisible.

L'«inachèvement > englobe tout ce processus vers un objectif créatif, se situant entre l'idéal et le résultat final.


La fragilité de la forme laisse ouverte la possibilité de modifications et d'expérimentations perpétuelles. Le processus variable de réassemblage de divers projets et de construction de la forme de l'œuvre suggère en fin de compte une multitude de résultats possibles. Dans le parcours de réalisation d'une œuvre, l'inachèvement reflète les multiples perspectives du créateur. Cela représente un fragment qui encapsule de manière partielle le sens et la forme de l'œuvre entière. Ces fragments de création, découverts tout au long du chemin vers l'accomplissement de l'œuvre, nous révèlent de petits instants de création. Les croquis de personnages avec leurs espaces laissés vides, les maquettes de sculptures, les morceaux de papier non encore assemblés capturent chacun, comme une scène de panorama, l'histoire appartenant à ce moment précis. IIs existent comme les formes les plus représentatives de chaque point de la chronologie. Ainsi, l'inachèvement, qui saisit l'instant de l'œuvre, existe comme une forme indépendante. Cela illustre le paradoxe de < l'accomplissement sans point final >.

 

En examinant sans préjugés les états intermédiaires, nous attendons avec impatience le moment où nous rencontrerons la forme à venir.


Texte Demilé

Artistes : Demilé, Gheem Sookyoung, KIM Haeun, KIM Jina, LEE Hyewon, WOO Cheyon


59 Rivoli

Du 09 juillet 2024 au 21 juillet 2024

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EXPOSITIONCarte blanche à Kim Sooja

02/07/2024

L’œuvre présentée dans la Rotonde est faite de miroirs au sol. Des surchaussures, obligatoires, sont à votre disposition pour accéder à cet espace. Les jupes sont déconseillées et les talons aiguilles sont interdits. Dans le cadre de l'ex...

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L’œuvre présentée dans la Rotonde est faite de miroirs au sol. Des surchaussures, obligatoires, sont à votre disposition pour accéder à cet espace. Les jupes sont déconseillées et les talons aiguilles sont interdits.

Dans le cadre de l'exposition « Le monde comme il va », l'artiste sud-coréenne Kimsooja présente la carte blanche  « To Breathe — Constellation ». Son intervention à la fois monumentale et immatérielle dans la Rotonde de la Bourse de Commerce consiste en un immense miroir recouvrant le sol qui renverse, dès lors qu’on l’approche, toute l’architecture et, avec elle, l’ordre du monde, le ciel se creusant sous nos pieds au centre du bâtiment. L’artiste coréenne investit également les 24 vitrines du Passage ainsi que le niveau inférieur du musée, avec des œuvres et installations vidéo sur ses thèmes de prédilection : identité, frontière, mémoire, exil, déplacements, tissage.

“Je voudrais créer des œuvres qui soient comme l’eau et l’air, qui ne peuvent être possédées mais qui peuvent se partager avec tout le monde”, confie Kimsooja dont l’œuvre, depuis la fin des années 1970, s’affirme sur la scène internationale de l’art comme une expérience essentielle et universelle. Après avoir étudié la peinture à Séoul, elle se détache de tout enseignement et de toute pratique proprement artistique pour explorer à travers les gestes de la vie quotidienne, comme la couture, les questions d’identité, d’engagement, de mémoire individuelle et collective et de la place de l’individu dans le monde. Lors de sa performance qui la rend célèbre en 1997, elle traverse la Corée pendant onze jours, juchée sur un camion rempli de bottaris colorés, ces baluchons de tissus chatoyants qui accompagnent et rythment la vie des Coréens — mariage, naissance et mort. Artiste nomade, elle utilise métaphoriquement son propre corps, telle une présence anonyme quasi invisible qui vient, par son immobilité et sa verticalité, s’inscrire comme une aiguille dans le tissu du monde.

Le miroir dont elle recouvre le sol de la Rotonde de la Bourse de Commerce joue un rôle similaire à celui de l’aiguille ou de son propre corps.


“Le miroir remplace le corps, observe et reflète l’autre”

 

 “En l’utilisant, notre regard agit comme un fil à coudre qui se déplace dans un mouvement de va-et-vient, qui entre dans les profondeurs de notre moi et de celui de l’autre, en nous reconnectant à sa réalité et à son univers intérieur. Un miroir est un tissu cousu par notre regard, dans un mouvement de flux et de reflux”. Kimsooja transfigure l’architecture en un vertigineux espace en lévitation, une inversion du monde où le ciel de la coupole de verre devient une profondeur abyssale, altérant notre perception de l’espace et notre conscience de la gravitation des corps. Elle creuse l’architecture, y laisse advenir un vide, afin de générer d’autres sensations et peut-être aussi la conscience que notre corps figure comme celui de la Needle Woman : un axe reliant le ciel à la terre.

En résonance avec la pensée de Tadao Ando, à sa quête d’une architecture du vide et de l’infini, Kimsooja recouvre le sol de la Rotonde de miroir et fait de l’œuvre d’art, au-delà d’un objet, d’une installation ou d’une image, une expérience essentielle. Entre apparition et disparition, contemplation et sidération, étourdissement et éblouissement, le vide ainsi transfiguré n’est plus, selon les mots de François Cheng, “une présence inerte, il est parcouru par des souffles reliant le monde visible à un monde invisible”. Le miroir que Kimsooja nous tend figure aussi le lieu d’un rassemblement, d’une possible totalité, qui invite collectivement à faire monde.” »

Artiste du déplacement, des traversées et d’un nomadisme fondateur, Kimsooja dépose dans les vitrines de la Bourse de Commerce une constellation d’œuvres couvrant près de quarante ans de sa pratique d’artiste, comme elle poserait ses bagages après un long voyage. L’artiste donne forme et vie à des objets qui peuvent sembler inactifs, et s’intéresse aux présences intangibles qui se mêlent délicatement à l’invisibilité et à l’éphémère. Elle met en mouvement des œuvres souvent sphériques, grains de sable ou graines de lin, billes de porcelaine ou de glaise, bottaris de tissus et moon jars aux couleurs de terre. Ces agencements qui forment des mondes miniatures ou des microcosmes dans l’espace clos des vitrines semblent remis en circulation, comme une chorégraphie impalpable, mus par les gestes de l’artiste qui les ont fait naître et animés par la lente et inexorable course des astres qui transitent à travers l’immense oculus de verre.

Peter Sloterdijk, dans sa trilogie Sphères (1998-2004), brosse une histoire philosophique de l’humanité à travers le prisme de cette forme fondamentale qu’est la sphère et qui, selon lui, permet à l’homme d’inventer lui-même l’environnement matériel, symbolique et cosmologique qui lui permet d’habiter le monde. Chaque sphère de glaise façonnée au creux de la main de Kimsooja participe à la constitution d’une cosmogonie universelle, et réveille la puissance des archétypes et des mythes contenus dans l’argile, matière première du corps humain. Chaque bottari est comme une peau qui enveloppe le corps, de la naissance à la mort, tel un linceul. Comme métaphore et prolongement du corps humain dans son éternelle mobilité au sein du cycle de la vie, le bottari entrelace les cultures asiatique et occidentale, le quotidien et l’art, l’individuel et l’universel, le passé et le présent, la vie terrestre et le temps cosmique.


Énigmatique, A Needle Woman (1999-2000) est une performance vidéo de Kimsooja, conservée au sein de la Collection Pinault. L’artiste coréenne se met en scène aux quatre coins du monde (Shangaï, Delhi, Tokyo et New York) : elle se tient seule, de dos, immobile, tel un axe en interaction et en résistance face aux tumultes de la vie urbaine. Avec cette oeuvre présentée au niveau inférieur de la Bourse de Commerce, Kimsooja utilise métaphoriquement son propre corps, à la façon d’une présence anonyme quasi invisible qui vient s’inscrire, par son immobilité et sa verticalité, comme une aiguille dans le tissu du monde, et en recoudre avec humilité les failles et les accrocs. À travers cette performance, l’artiste tend à la foule un miroir symbolique reflétant tout autant l’image d’un monde engagé dans une permanente accélération que sa propre identité face à celle des autres.

 

Source: Bourse du commerce collection pinault

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EXPOSITION« Mouvement » Installation immersive sur le sport traditionnel coréen

25/06/2024

Du 21 juin au 21 septembre 2024 Du vide sidéral naît l’énergie vitale - le Ki 기 (氣). Lignes et courbes se déploient et incarnent les éléments classiques composant la matière de l’univers : eau, air, feu, terre. De ces él&ea...

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Du 21 juin au 21 septembre 2024

Du vide sidéral naît l’énergie vitale - le Ki 기 (氣). Lignes et courbes se déploient et incarnent les éléments classiques composant la matière de l’univers : eau, air, feu, terre. De ces éléments jaillissent les corps d’athlètes en mouvement : ceux des lutteurs de ssireum (lutte coréenne), de taekwondo et de son ancêtre le taekkyeon, puis de tir à l’arc.

Le Centre accueille cet été, dans la fraîcheur des murs de son auditorium, en collaboration avec la Korean Foundation for International Cultural Exchange (KOFICE), une nouvelle exposition immersive sous forme d’une projection sur quatre faces, rendue possible grâce à une technologie multimédia permettant de faire apparaître de la lumière ou des vidéos.


À l’occasion de la “Saison Corée 2024”, le Centre a fait appel au talent de l’artiste vidéaste français Jean-Julien Pous et des coréens Kayip (Lee Woo-jun, compositeur) et Lee Jihyun (animateur 3D), qui proposent une série de projections axées sur le thème du « ki » (氣), c’est-à-dire de l’énergie, et utilisant lignes et courbes pour figurer, de manière abstraite, les corps dynamiques des athlètes des Olympiades.

Ainsi, lignes et courbes naissent dans le noir, du sol et des murs, se déployant dans l’espace pour envelopper les visiteurs. Ces derniers quittent le monde du visible et du réel pour entamer un voyage dans l’invisible, pour être amenés par l’œuvre à ressentir et à percevoir cette énergie mystérieuse. Les lignes représentant cette force vitale sont en permanence en mouvement, changeant progressivement de forme tout au long de l’œuvre.

De courbes abstraites, elles incarnent successivement les quatre éléments composant la matière de l’univers : eau, air, feu et terre. Puis, de ces éléments, les lignes évoquent les corps d’athlètes et de personnes en mouvement, comme s’ils étaient irrigués de cette énergie vitale. On devine ainsi des enchaînements de ssireum (lutte coréenne), de taekwondo, taekkyon (art martial, ancêtre du taekwondo), et enfin de tir à l’arc.

C’est à Séoul que Jean-Julien Pous découvrit le Taekwondo, dans le petit club de son quartier où s’entraînaient des athlètes qui avaient participé aux jeux olympiques, et des adolescents talentueux, qu’il décrit comme “extrêmement forts et précis dans leurs gestes”. Jean-Julien Pous affirme que l’on pouvait “même entendre le son synchronisé de leurs tenues qui claquaient dans le silence”. Subjugué par cet art, il se pencha ensuite sur la spiritualité coréenne en créant des œuvres autour de sculptures bouddhistes, comme le bronze dorée de Maitreya méditant.

Ainsi, à travers l’exposition “Mouvement”, l’artiste espère “emmener les visiteurs dans un voyage spirituel et leur faire ressentir l’essence du sport coréen”.
Cette projection est accompagnée d’une mélodie électroacoustique tantôt minimaliste, tantôt enrichie de sons évoquant la matière inerte comme animée, fluide et vivante. Une invitation à se laisser captiver par le mouvement pur !



À propos des artistes

Né à Wuhan (Chine) en 1984, l’artiste et vidéaste français Jean-Julien Pous vit et travaille entre Séoul et Bordeaux. Son œuvre, à l’intersection des cultures chinoise, coréenne et française, pose un regard poétique sur le corps, les différents états de la matière, la nature éphémère de l’existence, le besoin du toucher et du contact dans un monde dématérialisé. Émane de son travail une certaine nostalgie, envers les êtres et les choses, leurs mouvements, leur intériorité et leur essence, reliant l’infiniment petit à l’infiniment grand. Ses œuvres ont notamment été exposées en Corée, en France et en Chine. Il réalise des films et séquences animées pour Arte, la Fashion Week de New York, Chanel, Lenovo, Millet et l’Office espagnol du tourisme. Il a également donné des cours d’animation à l’Université Kookmin à Séoul.

Né à Séoul en 1977, le compositeur KAYIP (Lee Woo-jun) crée une musique qui matérialise par le son des lieux imaginaires, et se concentre sur la texture et la tonalité du son. Développeur informatique, artiste numérique, il combine le son à d’autres médias. Formé en musique contemporaine au Birmingham Royal Conservatoire et au Royal College of Music de Londres, il a été sélectionné par Brian Eno pour un spectacle commémorant le 40e anniversaire de l’alunissage d’Apollo 11 au Science Museum de Londres en 2009. Il a également remporté le Aberdeen Music Prize et a écrit une pièce orchestrale pour le BBC Scottish Symphony Orchestra.

Né à Séoul en 1994, Hyunji (Lee Jihyun) y vit et y travaille. D’abord généraliste 3D dans l’animation, l’art et le cinéma, il s’inspire actuellement de son quotidien pour créer diverses animations. Il a participé à la création d’œuvres numériques, et travaille sur la construction d’images de synthèse de grand format. Il a notamment créé les oeuvres Carbon Clock au Gwangju Asia Culture Center en 2022, Sound Lines v2.0 au Hyundai Motor ZER01NE en 2023 et Pixel Universe by Pixel Kim au Théâtre d’art de Modoo en 2024.

Commissaire de l’exposition : Haeyoung-Yoomine KIM

 

Source: CENTRE CULTUREL COREEN

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Entre Paris & Séoul

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